Un visage composé d’océan(s)

Assise au bout du chemin
à vivre au rythme de l’automne
elle ressent les remous de l’île bretonne
et chantonne un vieil air marin

Elle me prend par la main
m’emmène au phare du bout de la nuit
où l’on voit les atomes s’émerveiller dans le vent
et l’énergie du monde se nourrir des embruns

Elle m’a dit d’aller là où s’arrête la falaise
j’y verrai les morts danser dans le brouillard

Je suis allé au bout du rivage
j’ai marché dans le sable
senti l’ombre me tourmenter
je n’ai pas vu les morts danser
mais les ancêtres face à l’immensité
J’étais au bout du rivage
et dans le bleu de la mer
se reflétait son visage

Ce matin j’ai ouvert les yeux
je lui ai murmuré des mots d’amour
elle s’est mise alors à crier des mots-tambours
qui résonnent dans les souvenirs douloureux

Si je me penche vers l’océan
j’entends résonner ses pensées plurielles
dans les profondeurs de la nuit éternelle
Je plonge alors dans le bleu de la mer
à la recherche d’une perle rare
pour lui offrir ce qu’elle représente à mes yeux
le vent dans son mouvement lui offre le bonheur
de voler jusqu’aux étoiles filantes
l’océan s’écoule comme dans un sablier
je lui ai dit d’aller au phare du bout de la nuit
là où les fantômes se réveillent
où le cerf des tropiques s’ébroue
dans le brun de ses cheveux emmêlés

C’est une nuit dédiée aux sourires angéliques
aux regards qui se croisent dans la brume
c’est une nuit pleine de frissons électriques
où nos âmes se rencontrent nues dans l’écume

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