Au firmament, les ombres dansent

 

 

 

Une serre et des fleurs dans la brume
des roses qui poussent dans le malheur
d’une vie effacée dans l’absence

Peu importe le vent qui emporte nos espérances
Il faut continuer à hurler sans cesse
pour habiter le monde et ancrer son univers

Remonter le fleuve à chaque nouveau soleil
effacer la douleur si lourde au réveil
de ceux qui ont disparu dans la poussière

L’arpenteuse des montagnes sauvages
s’avance dans la lumière pour brouiller les pistes
Elle affronte des multitudes de mondes
où les enfants sans nom n’ont droit qu’à l’exil
Il est seul sur l’estrade face à un public anonyme
Personne ne la regarde dans les yeux
Il y a entre lui et eux toute une éclipse
Cela fait longtemps que l’univers s’éclipse
Il y a entre elle et lui un écran de pixels

Il s’imagine parcourir une plage
aux tons un peu trop brut
un paysage nu jazz acid house
où le silence est trop dur
C’est un monde brutal et magnifique
où les ombres ont emporté les dunes
et tant porté le monde au-delà de ses espérances
qu’elle rêve de grains de sable entre ses doigts d’argile
coulant vers le sillon d’une vie nouvelle

Elle entend le ressac
Il sent l’odeur de la mer
Cela fait des années
que personne n’a entendu
le crapaud doré

Mais les tornades
les tempêtes
et les virus
n’ont pas emporté ses mots
qui s’échappent de ses lèvres
tâchées du sang de Pétrus

Ses textes sont des fleurs
ses mots sont des pétales
composition florale qui prend son sens
face aux étoiles

C’est la colère qui le fait parler ainsi
Il œuvre dans un jardin de silence
à l’heure de la nuit profonde
Elle taille les herbes trop longues
et les roses de son enfance

Elle ne comprend pas la douce respiration de la terre
Il entend les oiseaux les pierres les conceptions neurologiques
qui sous-tendent une certaine compréhension de l’univers
Il voit la terre se fendre et la chaleur se répandre
Elle entend les fissures se développer entre les humains
Il observe la neige fondre sur les sommets
Elle respire la fumée noire de forêts en feu
Ses yeux contemplent les esprits de la nature
pleurer des larmes de douleur
Le sang des Anciens ruisselle sur l’écorce terrestre
et les gens se noient en pleine urbanité
Elle souffre aussi de voir les hommes sans nom
partir à la recherche d’un asile

Les cerveaux sèchent sous la canicule
les pensées s’assèchent
elles ne sont plus irriguées
Elle pense à offrir son cœur pulsant
alors Il pense au renouveau
au monde naissant
Il se rapproche d’Elle
Elle se rapproche de lui

Ielle se souvient de l’Origine
de la voûte céleste
et de la fusion des océans
des tremblements de la roche
et du magma surgissant du néant
corps entrelacés
chair brûlée
Ielle est un tout
Ielle a trouvé refuge
Ielle se lèche les doigts
et dessine sur les murs de la grotte
la mystique de tous les âges
Ielle souhaite de tout son cœur
écrire le livre d’un avenir
sans trop de douleur
un univers dans lequel
l’avenir se conjugue au présent
Un livre aux mille et un soleils
un monde où chaque chapitre
est une bougie qui se consume
jusqu’au prochain réveil

1 réflexion au sujet de « Au firmament, les ombres dansent »

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